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PENELOPPE ou les aléas du quotidien
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17 novembre 2015

LE GRAND GEROLDSECK

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Un dimanche de novembre exceptionnellement doux et un soleil à te donner envie de siester à l'ombre, il n'en fallait pas plus pour qu'on embarque les minots pour une heure de trajet direction les hauteurs de Zawere.

Le temps de garer la voiture sur le parking sous les murailles du Haut-Barr, (je vous en avais parlé là) et c'est parti gaîment pour une belle promenade en sous bois, sur un joli sentier balisé par le club vosgien

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Pour atteindre le grand Géroldseck, on suit un petit chemin qui longe la tour Chappe (rappelle moi de te causer du télégraphe Chappe), chemin creux empierré, dallé par endroits. Mais auquel nous n'avons absolument pas fait attention, tout occupé à sauter dans les feuilles mortes recouvrant le dit chemin en couches épaisses.

Au bout de dix mn environs, on atteint le somment gréseux, véritable conglomérat très accidenté, aux parois quasi verticales, sur lequel se dresse ce qui fut en son temps, un des plus grands châteaux des Vosges du Nord.

Le site est vaste et assez peux fréquenté, les visiteurs s'en allant visiter le Haut-Barr ne vont guerre plus loin que la tour Chappe.

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D'un plan assez typique pour le 12ème siècle, le mur d'enceinte d'environ 110 mètres sur 90 dans ses plus grandes dimensions, suit le contour de la la table gréseuse et présente la forme d'un polygone irrégulier. On notera la présence d'une arche de décharge , il y en avait une seconde, mais à cet endroit précis, le mur est complètement effondré !

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1. Barbacane (ouvrage extérieur défensif placé à l’avant d’une porte) datant sans doute du XVe siècle.


2. Emplacement de la porte d’entrée (sans doute XVe siècle).


3. Paroi rocheuse taillée en plan incliné et en gradins pour servir d’assise au mur sud de la barbacane.


4. Emplacement possible d’un réservoir ou d’un abreuvoir.


5. Traces d’un travail de sape du rocher qui peut être contemporain du démantèlement du château au XVe siècle.


6. Accès créé au XIXe siècle.


7. Emplacement d’une tour-porte permettant d’accéder au haut-château (vers 1200).


8. Emplacement de bâtiments dont la destination n’est pas identifiée.


9. Donjon carré (10m de côté, 22m de haut) construit vers 1200. Il possédait six niveaux intérieurs. Au niveau de la porte d’entrée
(aujourd’hui disparue) se trouvent encore conservées des latrines dont l’écoulement est visible sur le côté nord. Un dessin de 1780 montre que le troisième étage était voûté.


10. Cour.


11. Grand logis ou palais seigneurial (vers 1220). Construit en contrebas de la plate-forme principale, il n’en subsiste que le niveau inférieur célèbre pour ses piliers massifs qui supportaient autrefois des voûtes.


12. Cave d’un bâtiment (vers 1220) séparée du palais par un couloir qui permettait d’accéder à la cave de ce dernier.


13. Citerne-réservoir située dans une petite cour de plan triangulaire.


14. Bâtiment (vers 1220) accessible par le couloir séparant le palais du bâtiment n°12.


15. Cave d’un logis (vers 1220) dont le niveau d’habitation était chauffé par un poêle.


16. Bâtiment qui pourrait être identifié au logis seigneurial du XIIe siècle.


17. Emplacement possible de la chapelle.


18. Bâtiment manifestement contemporain du palais (vers 1220). Il abrite un escalier taillé dans le roc.


19. Etroit passage, vestige d’une cour plus vaste à l’origine, abritant une citerne-réservoir ou un puit.


20. Bâtiment résultant de l’agrandissement d’une construction antérieure. Un escalier mène à une porte du palais.


21. Dépendances qui abritaient un four de potier. L’escalier moderne mène au seul vestige de l’ancien chemin de ronde.


22. Bâtiments abritant certainement des dépendances.

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Le donjon, de plan carré, était le plus haut d'Alsace : la hauteur originelle varie selon les sites consulté du simple au double, mais une chose est sure, il dépassait allègrement les 22 mètres

Habitable, avec des ouvertures aux étages, six niveaux en tout, un escalier dans l'épaisseur du mur (3 mètres quand même, l'épaisseur, y a de quoi faire) permettait d'accéder aux étages. Et bien que la poterne d'accès au premier étage ait disparu (tout comme le haut du donjon) on voit encore la porte en plein cintre qui ouvre sur des latrines dont le canal d'évacuation débouche à l'extérieur du mur, dans la cours.

Au troisième étage, on voit les vestiges d'une voûte croisée d'ogives plates à section rectangulaire reposant des des consoles voûtées.

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Pour accéder à la plate forme somitale, on empreinte un escalier bien raide qui n'est pas d'origine puisqu'on passe par un pan de mur d'enceinte en blocs irréguliers et qui appoartient probablement au chateau primitif, aux allentours de 1120

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Arrivée là, on se trouve au pied du donjon qui domine la barbacane d'entrée

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Le Grand Geroldseck, ou Vieux Geroldseck, appartenait à la famille de même nom, enfin, presque, et en partie seulement.

Ont-ils pris le nom du domaine ou lui ont-il donné leur nom, nul ne le sait !

Toujours est-il que les premiers Geroldseck sont mentionnés comme avoués de l'Abbaye de Marmoutier dans les années 1120, la construction du château est soit contemporaine à cette date, soit légèrement antérieure;

Il faut noter le fait aussi, que les châteaux du Haut-Barr et des Geroldseck sont voisins, situé sur la même base sommitale vosgienne mais ne défendent pas les mêmes intérêts : Le Haut-Barr fait parti des biens de l'Evêché de Strasbourg, Geroldseck de l'Abbaye de Marmoutier. Enfin, quand on dit appartient à l'Abbaye de Marmoutier, hein, c'est pour la théorie ! Dans les faits, si le Père Abbé a décidé de la construction du château et d'y installer un avoué de haut rang (l'est quand même princière, l'Abbaye) pour y mener ses affaires, y défendre ses intérêts et accessoirement mener ses guerres, l'avoué et sa famille s'y sente comme "à la maison"' et ne tardent pas à abuser de ses fonctions : si l'avoué et seulement lui a droit de faire entretenir son cheval à Marmoutier, toute la famille y fait entretenir les bourrins !

C'est la naissance des premières querelles entre les dynastes et les Abbés, d'autres suivront !

En 1256, on ne sait déjà plus qui de la famille des Geroldseck a la charge d'avoué

En 1269, certains membres de la famille ne vivent déjà plus au château et donne partie en arrière fief à des vassaux, à charge pour eux d'entretenir la bâtisse.

En 1359, l'Evêque de Metz donne 1/4 de la Marche de Marmoutier, 1/4 des Châteaux de Geroldseck (entre temps, la famille s'etant bien agrandi, on a construit un second château de Geroldseck) et 1/4 de l'avouerie à un certain Ulric de Fénétrange. 1381, marche arrière toute, c'est un autre Geroldseck qui récupère la totalité des biens : par précaution, il fait établir un contrat comme quoi les femmes de la famille peuvent elles aussi hériter du bien familial. Et décède rapidement sans héritiers mâles, voir sans héritiers tout cours !

C'est le début de fin d'une dynastie puissante le morcelage d'un fief : entre 1392 et 1470, on compte pas moins de 22  copropriétaires différents qui se partagent le domaine.

Et comme aucun des copropriétaires n'habite plus au château, on voit, en dépit de la paix castrale signée, l'émergence de chevaliers brigands qui pillent les biens qu'ils sont sensés protéger.

D'où "l'union sacrée"du compte Palatin et du Duc de Lorraine marchant main dans la main à la tête de leurs armées pour y mettre bon ordre. S'y joignent le bailli impérial et l'Evêque de Strasbourg : Le châteaux sera pris et incendié deux fois, une première fois en 1473 puis une seconde fois en 1486, date à laquelle il sera également démantelé et plus jamais reconstruit !

Au 17ème siècle, c'est l'Evêque de Strasbourg qui rachète la Marche, et les ruines par la même occasion (c'était inclu dans le pack) puisqu'il doit rendre homage au rois de France. Les ruines resteront bien d'église jusqu'à la révolution où elles passeront à l'Etat.

 

Fouilles, travaux et restaurations

- 1855. Création de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace à Strasbourg. Mais les ruines du Grand Geroldseck ne semblent pas susciter un grand intérêt. 

- 1861-1868. Le tourisme pédestre qui se développe dans les Vosges attire les touristes vers les ruines et la mise en valeur des sites devient un enjeu. Le site est débroussaillé, la "salle basse dégagée", les piliers de cette salle restaurés. Près de 300 mètres cubes de "décombres" sont extraits et répandus dans la vallée.

- 1868. Les "fouilles" d'Emile Audiguier. Il poursuit les travaux de fouilles dans les caves et les découvertes sont importantes. Mais les couches archéologiques sont jetées en contrebas par les baies qui s'ouvrent sur la façade Nord de la salle. Elles sont si importantes qu'elles forment "un véritable chemin au pied de la muraille".

- 1878. Complément d'une liste de monuments historiques de la "terre d'Empire" et mise en oeuvre d'une politique de conservation de ces édifices. Le château de Geroldseck figure sur la liste.

Nouveau classement en 1898. Le château de Geroldseck y figure en bonne place.

- 1861-1868

Château, Géroldseck (Grand), Vue générale, de J

- 1904-1909. Le château semble avoir été fermé en 1903 en raison des dangers que représente le mauvais état des ruines pour les visiteurs.

L'administration des monuments historiques finit par engager une campagne de consolidation entre 1904 et 1909.

L'énorme brèche du donjon commence à être colmatée et remontée sur une importante hauteur.

- 1929-1937. Des consolidations sont réalisées par les Monuments Historiques parce que "les ruines n'ont pas été entretenues depuis longtemps".

Elles ont lieu notamment sur l'enceinte extérieure Sud-Ouest et Sud, sur les côtés Est et Nord, sur les dépendances situées près des caves et du donjon et sur les caves elles-mêmes. Les travaux sont déclarés urgents "pour empêcher la dégradation de s'accentuer".

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- 1951. T ravaux de Joseph et Fernand Florence. Une autorisation de fouilles est donnée. Elles auront lieu dans un espace situé à 6 mètres de l'angle Nord-Ouest du donjon, dans une citerne réservoir de 8 mètres profondeur. Des objets sont recueillis, tous datés du XIII° au XV° siècle. 

- 1966. Les fouilles de l'"Opération Taupe" interviennent après de nombreux cris d'alarme sur l'état du château, lancés dans la presse locale. Plusieurs chantiers s'ouvrent sous la responsabilité de Charles-Laurent Salch, en collaboration avec le Club Vosgien et des groupes de jeunes venus de toute la France. Un bâtiment adossé au mur de courtine dans le secteur NO est dégagé et des fouilles ont lieu le long du mur d'enceinte Sud et près de l'entrée.

- 1980. Fin des années 70, constatation de la dégradation du donjon dont des pans entiers du parement intérieur s'écroulent, avec le risque de voir s'effondrer l'ensemble de l'édifice. Des travaux importants sont programmés par les Monuments Historiques. L'échafaudage installé à l'intérieur de la tour permet pour la première fois d'effectuer des observations et des relevés dans les parties hautes du donjon.

- 1981. Situation préoccupante de la ruine à cause des intempéries et du vandalisme. Programme de fouilles et de consolidations dans la partie NE par le CRAMS. Remontage de murs devenus instables. Mise en valeur de plusieurs salles et révision de la chronologie des constructions. Travaux jusqu'en 1986.

- 2007. Création de l'association Pro Geroldseck pour consolider et stopper la dégradation. Consolidation d'un petit bâtiment pour abriter le matériel nécessaire aux travaux.

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En prime, je vous met une photo aérienne du château, sachant que c'est hachement plus débroussaillé actuellement : le site est vaste et l'assos a fait un génialissime taff de titan !

survols du chateau de Grand Geroldseck (25 oct 2014) en autogire

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F
Belle balade que j'ai fait avec le soleil qui brille à travers mes vitres<br /> <br /> j'ai dû baisser le store pour voir l'écran de l'ordi c'est-y- pas malheureux ça
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M
Merci ma douce pour ce très beau billet de mon p'tit coin de bonheur, c'est vrai qu'il est moins visité que le Haut Barr... Douce semaine, gros bisous. Mimy
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F
Vraiment très intéressant. Merci pour cette belle balade.
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