CHAPELLE SAINT MATERNE ET SOURCES PHREATIQUES
Cette chapelle isolée dans les prés est à la limite des communes de Sand et d'Ehl.
On y accède par un chemin de 600 m de long au sud depuis la D124 au lieu-dit Niederallmend.
Sur le site de Saint-Materne il y a la chapelle, mais aussi une source phréatique et le fossé au chanvre ou "Hanfgraben".
En effet, un canal creusé en 1830 drainait l'eau de la source sur 2 km. La pureté de l’eau incita à l'utiliser pour le rouissage du chanvre à la fin de l'été. On y trempait les bottes (poignées) de chanvre pendant une 10e de jours. Cette opération de macération avait pour but de détacher les fibres de chanvre de l'intérieur de la tige. Puis on séchait le chanvre dehors et on le passait au four pour obtenir un chanvre bien sec. La séparation des fibres du résidu végétal (la chènevotte) se faisait par broyage mécanique en fin d'année. La filasse était triée et récupérée à la main.
Le rouissage est une opération polluante qui n'est plus utilisée aujourd'hui. C'est un broyage mécanique qui permet de séparer les fibres de la chènevotte.
Pourquoi une source dans un terrain plat ?
Dans le Ried, la nappe phréatique est recouverte d'une couche d'argile imperméable. Mais par endroit, la pression de l'eau sous-jacente arrive à percer la couche localement plus fine.
On raconte par ici que c'est la foudre qui a creusé ces trous, d’où leur nom de "Donnerlöcher". L'eau sort à débit et à température constants, 12°C environ.
Revenons à la chapelle.
C'est à l'initiative du curé Munch que la chapelle fut construite en 1883. Il l'a dédia à saint Materne qui aurait baptisé environ 3000 païens au bord de la source.
Les combats de janvier 1945 ont endommagé gravement la chapelle. Elle fut reconstruite et dotée d'une nouvelle statue de saint Materne en 2007.